Les jupes à vélo, j’ai commencé tard : j’étais plutôt du genre à grimper aux arbres et à jouer au foot. Mais depuis au moins 15 ans ça m’arrive de plus en plus souvent, et pas seulement parce que mon boulot m’y incite.
Mais voilà, ça coinçait, ou plutôt, ça SE coinçait : la jupe dans les rayons, la jupe entre le frein et la jante (ça, c’est le trou assuré au bout de deux ou trois tours de roue), et puis ça s’envolait. Vous les filles, vous voyez bien ce que je veux dire, n’est-ce pas ?
Les années ont passé à me dire que les jupes qui s’envolent, c’est pénible et qu’ « ils » allaient bien trouver un truc pour régler le problème. Mais « ils » n’ont rien fait, rien du tout. Ils nous ont laissées nous débrouiller. Alors au bout du compte, l’idée est parvenue à la surface, de plus en plus souvent et de plus en plus évidente : « puisqu’ils ne le font pas, je vais le faire ».
It’s a long way my friend
Avant toute chose, faire l’inventaire de mes forces et faiblesses : je dispose d’un goût affirmé pour le bricolage (pas toujours réussi et parfois sanctionné de blessures plus ou moins graves), d’une machine à coudre, de talents limités en couture, de talents artistiques encore plus limités, mais d’une imagination débordante, étayée d’un solide sens pratique.
Bien… mais après ? J’ai commencé à regarder sur internet les tissus, rubans, attaches et autres bricoles de mercerie et quincaillerie en essayant d’imaginer à chaque fois comment je pourrais m’en servir. Ensuite, j’en ai commandé pour faire des essais. Parfois, je voyais tout de suite que ça n’irait pas, parfois je bricolais un moment avant de laisser tomber.
De fil en aiguille, de bouts de tissus en pinces à cheveux, d’épingles en rubans, d’élastiques en boucles, il m’a fallu presque deux ans de bricolage et de tâtonnement pas très intensifs pour arriver à un résultat satisfaisant.
Le faire c’est bien, le vendre, ce n’est pas une mauvaise idée non plus
Pendant tous ces mois de mise au point, je n’ai cessé de penser à commercialiser mon invention. Je réfléchissais donc en parallèle à tout ce que ça implique : une entreprise, un mode de diffusion, de la paperasse, du travail supplémentaire… tout à la fois avec envie et répugnance. Après tout, je ne m’ennuyais pas, mon « vrai » travail m’occupant déjà pas mal. Mais là encore, l’idée était tenace et a fini par s’imposer.
Et puis il y a tout le reste, et ce n’est pas rien
Une fois décidée, j’ai réfléchi, fureté, comparé, interrogé, re-réfléchi, essayé, dessiné, rédigé, re-interrogé… et tout s’est mis en place petit à petit.
Tous les parents parmi vous se sont penchés, voire déchirés, sur le choix du prénom du futur bébé. Moi aussi ! Des semaines, des mois de réflexion, des dizaines de discussions et de sondages auprès de mes amis avant d’arriver au choix final : la marque « Les filles à vélo » est née au printemps 2015. Elle a été déclarée officiellement le 20 juillet à l’Institut national de la propriété industrielles (Inpi).
Les filles à vélo, entreprise individuelle, a été créée officiellement le 15 février 2016, environ quinze ans après que l’idée d’un truc pour tenir les jupes ait traversé pour la première fois ma cervelle, et deux ans après que j’ai commencé à y travailler concrètement.
Elle a un joli numéro d’immatriculation au registre des entreprises, plein de rondeurs en roue de vélo.
Mais de quoi on cause à la fin ?
Ma première invention est une sorte de jarretelle, mais pas question d’utiliser ce mot qui évoque un morceau de viande. Là encore, des tas de discussions, des pages entières de mots dans plusieurs langues pour essayer des associations, des insomnies et des rêvasseries. J’ai opté la simplicité : ce sera une jarretelle, mais sans le jarret, donc une « jart’elle ».
Une fois réalisées les photos et vidéos, j’ai travaillé sur une ligne graphique cohérente avec le logo, puis j’ai conçu le packaging de la jart’elle.
La jart'elle AcheterLa fabrication
J’ai créé des centaines de modèles de jart’elles (tous déposés et protégés). Sept ans après la création des Filles à vélo, j’ai fabriqué environ 3000 jart’elles, dont près de 2500 vous rendent service au quotidien.
Et puis le pantastic est né en 2017, et le sacastic a complété la collection d’accessoires en décembre 2023. Je fabrique tout ça dans mon petit atelier, au gré de mon imagination, dès que je trouve un moment.
Le pantastic Acheter